Suite de l’histoire
Un lundi. Elle abandonne le travail qui l’attend sur son bureau, elle coupe tous les appels en mode avion. Elle quitte l’appartement pour tendre sa figure fatiguée aux rayons doux du soleil d’automne, pour se perdre un peu dans la beauté de cette petite ville, de ses petites rues.
Son regard croise la lumière sublime qui se reflète dans la fontaine de la place au coeur de l ‘après-midi.
Son regard se jette dans les reflets de fontaine.
En cette instant les feuilles des arbres tombent en hommage à l’été qui se meurt. Et cette douce mort est belle aussi, élégante.
Ses pensées plongent dans le miroir de la fontaine, dans la douce mort de l’été. Elle se dit que le voyage se fait en cet instant, cette fraction de seconde au hasard de sa journée. Le voyageur n’est pas celui qui grimpe à travers les nuages dans les avions, mais celui qui sait jeter son coeur dans les reflets d’une fontaine, pour célébrer la douce mort de la fin d’un été. C’est celui qui se laisse traverser par la beauté de cet instant, celui des feuilles qui dansent dans les reflets d’un soleil mourant.
À l’automne de sa vie inerte, où jusque là elle s’est épuisée à se conformer pour se fondre dans les plans que le monde, indifférent, avait pour elle, elle regarde les feuilles qui dansent dans l’eau magique de la fontaine, et elle se dit
Tout ce que veux, je peux l’être
Tout ce que je suis, je peux le faire
Elle tourne les talons pour quitter ce jour